[ACCI-CAVIE] Alors que le dérèglement climatique déjoue tous les pronostics en Afrique, la start-up Pula mise sur l’assurance pour la résilience climatique des petits exploitants agricoles. Dans le cadre de sa stratégie de développement, l’étoile montante de l’assurtech en Afrique vient de boucler un tour de table de série B de 20 millions de dollars.
Véritable étoile montante de l’assurtech en Afrique, la start-up Pula vient de boucler une levée de fonds de 20 millions de dollars. Objectif, fournir une assurance climatique aux petits exploitants agricoles en Afrique.
La levée de fonds arrangée par la société d’investissement suisse BlueOrchard a connu la participation de la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé. La fondation Bill & Melinda Gates et Hesabu Capital y ont également pris part, ainsi que les actionnaires existants de Pula. Parmi ses soutiens financiers figurent la société française Baobab+, le Fonds international de développement agricole (Ifad), la firme agrochimique allemande Bayer ou encore la fondation Shell.
Dans le cadre de ses activités d’assurance climatique, la start-up Pula « tire parti de l’intelligence artificielle (IA), des mécanismes de collecte de données sur le terrain, des systèmes d’enregistrement basés sur le mobile, de la télédétection et des outils d’automatisation de bout en bout. Leur plateforme numérique leur a permis de s’étendre à de nouvelles zones géographiques avec facilité et efficacité, tout en maintenant les coûts d’installation à un niveau bas », explique Richard Hardy, directeur des investissements en capital-investissement pour l’Afrique chez BlueOrchard.
La start-up associe l’assurance à d’autres produits, notamment les semences améliorées et le crédit. Selon l’investisseur BlueOrchard, « cette stratégie a permis à Pula de se positionner comme la plus grande assurtech dans l’espace de l’assurance climatique et agricole en Afrique. Les efforts de Pula ont permis d’augmenter l’adoption de l’assurance parmi les agriculteurs, qui n’avaient jamais souscrit d’assurance auparavant, leur donnant ainsi les moyens de protéger leurs moyens de subsistance ».
La récente levée de fonds de 20 millions de dollars permettra à la start-up d’étendre ses activités au cours des cinq prochaines années. Pula est déjà présente au Kenya, au Nigeria, en Zambie, au Malawi et au Mozambique, et entend poursuivre l’extension de ses activités en Asie et en Amérique latine. Actuellement, la start-up basée à Nairobi au Kenya participe à des programmes d’assurance climatique qui bénéficie à 15 millions de petits exploitants agricoles dans 22 pays.
Un impact significatif, mais qui demeure insuffisant puisqu’environ 80 % des petits exploitants agricoles du monde en développement n’ont pas accès à une assurance formelle. Ce chiffre atteint 97 % en Afrique. Pourtant, l’Afrique demeure le continent le plus exposé aux phénomènes météorologiques extrêmes qui affectent les moyens de subsistance des populations rurales.
La rédaction (avec JNT & KS)