[ACCI-CAVIE] L’or, qui est déjà un secteur important en Afrique, devrait connaître une croissance encore plus rapide en 2024. En effet, le contexte géopolitique mouvementé et la confirmation du statut de valeur refuge de l’or incitent les pays africains à investir massivement dans ce secteur.
L’année 2024 s’annonce prometteuse pour l’or. Les analystes s’accordent à dire que la baisse réelle des taux d’intérêt déclencherait une hausse du cours du métal jaune. Dans ces conditions, l’once pourrait grimper jusqu’à 2.500 dollars, estiment les experts. Soit un gain de 13% en décembre 2023 par rapport à fin de 2022.
De quoi aiguiser l’appétit des producteurs africains de cette matière. Sur le continent, les projets miniers poussent comme des champignons et nombreux sont les Etats qui rivalisent de gigantisme. Que ce soit au Burkina Faso ou au Mali en passant par le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Maroc… la liste est longue, les secteurs miniers africains nourrissent de grandes ambitions cette année.
Une nouvelle raffinerie au Burkina Faso
Au Burkina, qui figure dans le club très fermé des pays africains les plus attractifs pour les investissements miniers, l’on se prépare à battre un nouveau record. Pour ce faire, le pays qui a produit 58 tonnes d’or en 2022, a lancé la construction d’une raffinerie d’une capacité de 150 tonnes.
Objectif final de ce gigantesque projet, transformer enfin localement l’or produit au Burkina Faso, lequel pays exportait jusqu’ici son métal brut, en Suisse notamment. L’usine devra commencer à produire ses premiers lingots cette année et permettre ainsi de créer environ 100 emplois directs et 5.000 indirects.
Le Sénégal veut briller en 2024
«Les hommes intègres» aiment l’or mais ils ne sont pas les seuls en Afrique. Les Sénégalais ont également des ambitions dans ce domaine et 2024 est une année charnière pour le pays de la teranga où une nouvelle usine viendra booster les capacités de production du pays. Il s’agit en fait de l’agrandissement de la mine Sabodala-Massawa, la plus grande mine d’or du pays. Dans les cinq premières années d’activité, elle devrait atteindre 194.000 onces d’or.
La première coulée d’or est prévue début 2024, a annoncé le canadien Endeavour Mining la compagnie qui exploite la mine en question. Restons dans les parages pour nous intéresser à un autre pays, lequel nourrit également de grandes ambitions dans le secteur des mines en 2024.
La Côte d’Ivoire veut voir plus grand
Avec une modeste production de 13 tonnes seulement en 2012, la Côte d’Ivoire a sorti, de ses mines, 48 tonnes de métal jaune en 2022. Avec l’entrée en phase de production commerciale de la mine d’or Abujar, détenue par la compagnie australienne, Tietto Minerals, la production d’or devrait augmenter sensiblement d’autant plus que la mine d’or Lafigué, dont Endeavour est l’actionnaire majoritaire, est attendue en 2024. Le projet a reçu en fin d’année un nouveau financement de 100 milliards de FCFA.
On pourrait ajouter à cette liste le Mali qui a réformé son code minier, s’adjugeant jusqu’à 30% dans les nouveaux projets. La Guinée, assise sur de grands gisements, ou encore le Ghana font également partie du lot.
Mieux, sur ces grands projets, souffle une nouvelle l’ère de souverainisme. Comme nous l’avons vu précédemment, c’est en fini de l’époque où l’Afrique se contentait des miettes que voulaient bien lui laisser les puissantes compagnies minières occidentales qui exploitent les énormes richesses du sous-sol africain.
La Rédaction (avec CM et CA)