Financement de la filière banane plantain au Cameroun : Un coup d’accélérateur

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[ACCI-CAVIE] L’Association camerounaise des acteurs de la banane-plantain et La Régionale Bank sont entrés en partenariat pour financer cette filière. Selon les termes de la convention signée début mai 2024, la banque accordera aux producteurs 10 à 250 millions FCFA de prêts à taux préférentiel inférieur à ceux du marché.

La banane plantain représente 16% des revenus des producteurs ruraux et pèse 4,5% du PIB agricole du Cameroun selon le ministère de l’Agriculture. Une mesure similaire avait été portée en 2023 par le Fonds de facilitation de l’offre de crédit pour le développement des chaînes de valeurs agricoles, de l’élevage et de la pisciculture.

D’autres avantages sont inclus, comme des maturités de 1 à 8 ans, avec un différé adapté aux cycles de campagnes agricoles. Chaque prêt accordé par La Régionale Bank bénéficiera d’une garantie à hauteur de 50% par l’État camerounais, explique Investir au Cameroun. Ces crédits seront également assurés par la compagnie d’assurance Royal Onyx, selon le FBPC.

L’initiative représenterait donc une opportunité pour La Régionale Bank, qui cherche à accroître son portefeuille de crédits destinés à l’agriculture. Dans cette perspective, la banque a inauguré le 14 mars dernier à Yaoundé une agence spécialement dédiée au financement des projets agricoles et prévoit d’étendre cette offre. Selon la FBPC, l’objectif est de financer jusqu’à 500 agriculteurs chaque année. Cependant, l’accès à ces financements est conditionné à des exigences spécifiques.

« Étant donné que le projet vise la production de variétés précises de bananes-plantain destinées à l’exportation, les producteurs doivent obligatoirement suivre une formation pratique en agri-business et en agri-preneurs au Centre d’incubation de référence internationale de Kribi à Mbébé. Après cette phase d’incubation, les acteurs de la filière banane-plantain repartent chacun avec un business plan bancable, que la FBPC soumet ensuite au guichet de financement de la Régionale pour obtenir le financement et le suivi nécessaires », explique l’association.

Dans un avis à manifestation d’intérêt pour la sélection des bénéficiaires de cette initiative, signé par le président national de la FBPC, il est précisé que les coûts de cette incubation varient selon le montant du crédit demandé. Pour des financements de 10 à 50 millions FCFA, le coût s’élève à 2,5 millions FCFA. Pour ceux allant de plus de 50 à 250 millions FCFA, le porteur de projet devra débourser 7,5 millions FCFA, payables en deux tranches.

Les frais d’accompagnement peuvent ainsi représenter jusqu’à 25% du financement pour le premier palier et 15% pour le second, ce qui pourrait constituer un obstacle pour le remboursement du crédit. La FBPC ne fournit pas de détails sur ces coûts élevés. Elle mentionne seulement que, pour le second palier, les frais incluent « un voyage d’affaires et la signature de contrats commerciaux au Nigeria, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo, etc. ».

Samuel Tony Obam Bikoué, président de la FBPC, affirme malgré tout, que cette convention de partenariat va accélérer les objectifs de financement et de production industrielle de la banane-plantain, avec pour ambition de faire de ce fruit le premier produit d’exportation du Cameroun d’ici 2035. L’association envisage d’exporter vers des marchés africains tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya, ainsi que vers des destinations internationales comme la Turquie, les États-Unis et la Chine. Ces initiatives s’inscrivent dans une vision plus large de développement agricole au Cameroun.

La production camerounaise actuelle de banane plantain est d’environ 5 495 534 tonnes, selon les données du Plan national d’investissement agricole couplé à la Stratégie de développement du secteur rural 2020-2030. Les objectifs sont de porter cette production à 7 500 000 tonnes en 2025 et à 10 000 000 tonnes en 2030.

Les rendements sont aussi prévus pour augmenter à 14 tonnes par hectare en 2025 et 16 t/ha en 2030. Ces objectifs ambitieux du PNIA/SDSR agricole reflètent l’engagement du pays à renforcer son leadership dans ce secteur.

La rédaction (avec AE & KS)