[ACCI-CAVIE] Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à l’intégration économique et financière de l’Afrique avec le reste du monde. Les flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique s’accroissent, certains pays africains ont des économies des plus dynamiques au monde. Mais les disparités et les inégalités perdurent, nos gouvernants ont la responsabilité d’imaginer, bâtir un nouveau narratif du continent en changeant la façon de penser et en ne comptant plus sur l’aide extérieure, qui est certes nécessaire, mais en s’appuyant d’abord sur les capacités et les compétences intérieures et ceux de la diaspora.
La première ressource de l’Afrique, c’est sa jeunesse. Cette jeunesse hyper connectée au monde, digital native, qui veut sortir des stéréotypes et de la représentation négative d’un développement lié à la gestion de la pauvreté, elle veut imposer ses idées, ses solutions. Nous avons un devoir de les écouter.
Cette jeunesse africaine a su prouver sa réactivité, sa créativité, son agilité, son inventivité pour faire face aux enjeux du Covid 19, grâce au numérique.
Elle a largement démontré sa capacité d’innovation et de résilience, donnant un sens, une finalité à l’Afrique de demain.
Sans le numérique, aucun des 17 Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies ne pourrait être atteint. L’Afrique peut tirer parti du numérique pour s’affranchir des vieux modèles industriels et accélérer sa croissance économique.
Dans tous ces pays, les innovations numériques servent des besoins très concrets et adaptés aux réalités locales. En Afrique, nous ne sommes pas mobile first, nous sommes « mobile only ». Durant le Covid, les entreprises comme les pouvoirs publics ont compris à quel point le numérique était essentiel, il transforme les modes de production et les conditions de travail.
L’innovation et les technologies numériques sont une composante indispensable pour gérer les défis du continent. Le monde est mû par l’innovation et la fracture mondiale continuera de se creuser si les dirigeants africains ne recueillent pas les bénéfices potentiels de l’innovation.
Le problème, c’est que l’on parle de l’innovation et qu’on en débat, mais sans définir de stratégie.
Voilà pourquoi le CAVIE a un rôle central, primordial pour accompagner, informer, sensibiliser, les gouvernants africains aux nouveaux enjeux du numérique à savoir l’Intelligence Artificielle, la Blockchain, la 3D, les industries créatives, l’immersivité spatiale, le Metaverse, les jumeaux numériques, le cloud, la cyber sécurité…
Le CAVIE doit proposer des actions, programmes afin que les gouvernements africains permettent à cette jeunesse technophile de trouver sa place, un rôle actif, dans une économie de plus en plus numérique, immersive, ou la quatrième révolution industrielle redéfinit les compétences d’avenir.
Mohamed ZOGHLAMI
Membre du conseil scientifique du CAVIE