[ACCI-CAVIE] Le monde, de plus en plus complexe, plonge les décideurs dans l’incertitude. Ils cherchent à mieux comprendre leur environnement, à être plus réactifs, à s’adapter aux évolutions et aux changements et à détecter de nouvelles opportunités. Pour répondre à ces objectifs, les décideurs doivent disposer d’informations pertinentes et d’éléments à forte valeur ajoutée à même de les éclairer et surtout de les accompagner dans leur prise de décision.
Maitriser le nouvel environnement concurrentiel impose de mieux connaitre les acteurs présents sur un marché ou un secteur, de déterminer leur positionnement, leurs offres mais aussi leur perception auprès des cibles. L’OSINT, si elle est bien menée, permet de répondre à ces impératifs. Elle peut être complétée par le recours à des enquêtes terrain en faisant appel à des consultants de l’IE pour remonter l’information primaire qui pourra être exploitée dans le cadre d’une étude de marché ou sectorielle approfondie. L’essence de cette approche est de fournir la vision la plus large et la plus complète possible au décideur afin de l’accompagner dans le déploiement voire le recalibrage de sa stratégie.
Le décideur a également besoin de nouvelles grilles de lecture à même de l’éclairer sur les tendances qui se dessinent. L’environnement géopolitique, politique, économique et sociétal est fortement perturbé par des paramètres exogènes sur lesquels le décideur n’a pas la main. Il est de l’obligation du décideur d’en tenir compte dans ses actions pour ne pas les subir. En effet, faire fi des changements géopolitiques qui se produisent au niveau mondial reviendrait à mettre en péril l’avenir de son organisation. La mondialisation se repense et se réorganise. Le dimensionnement de secteurs s’accélère et s’appuie sur des paramètres de plus en plus qualitatifs, tels que l’intégration de critères ESG dans les décisions d’investissements voire de partenariats. L’IA se généralise. Le décideur doit sortir des schémas obsolètes pour entrer dans ce nouveau monde qui se présente. Pour ce faire, il doit disposer de scénarii lui permettant d’anticiper les évolutions à venir. Cela passe nécessairement par l’adoption de la prospective comme outil de projection stratégique mais également par la mise en place d’une veille stratégique ne se limitant pas uniquement au suivi de l’image et de la veille presse, la pratique la plus courante au Maroc.
Enfin, le décideur a besoin d’analyse. Tout comme le médecin, l’ingénieur en bâtiment, l’exploitant minier, … le décideur ou responsable économique (ou politique) marocain se doit de disposer d’un diagnostic d’une situation, d’un marché ou d’un secteur pour prendre une bonne décision, engageant ainsi toute une organisation. Ce diagnostic s’appuie sur une analyse des informations collectées qui proviennent de multiples sources et comprennent des données qui peuvent être complexes. L’analyse pertinente va permettre de synthétiser ces informations et de simplifier cette complexité pour libérer le potentiel de décision du responsable.
En somme, face à un monde complexe et un avenir incertain, le décideur marocain se doit de se tenir informé en disposant d’éléments d’information à forte valeur ajoutée qui lui permettront de prendre des décisions éclairées.
Mes souhaits pour le CAVIE
L’Afrique dispose de talents et de compétences multiples à même de répondre aux défis qui se présentent face aux entreprises, aux populations et aux décideurs de notre continent. Penser le futur de l’Afrique ne pourra se faire que par les africains. Je souhaite toute la réussite au CAVIE pour rassembler les compétences africaines autour d’une même plateforme dans le but de détecter les synergies et favoriser l’échange d’information et de connaissances pour relever les défis qui nous attendent.
Mountacir ZIAN
Directeur du pôle ESP, expert en intelligence économique et en stratégies au sein de CMAIS