[ACCI-CAVIE] La mine de graphite Molo, située dans la région Atsimo-Andrefana à Madagascar, s’apprête à connaître une expansion majeure. Son propriétaire, NextSource Materials, a annoncé un investissement de 162 millions de dollars pour porter sa capacité de production annuelle de 17 000 tonnes à 150 000 tonnes, faisant d’elle l’une des plus grandes mines de graphite d’Afrique.
Ce projet d’envergure a reçu un soutien de taille de la part de la Société financière internationale (SFI), branche du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. La SFI a en effet signé une lettre de mandat pour diriger une facilité de crédit de premier rang totalisant 91 millions de dollars, contribuant ainsi de manière significative au financement de l’expansion de la mine Molo.
L’accord a été annoncé le13 juin 2024 par NextSource Materials, la compagnie canadienne à la tête du projet Molo. Cette mine de graphite dispose d’une capacité de production actuelle de 17 000 tonnes. L’agrandissement lui permettrait de livrer 150 000 tonnes de graphite par an, soit plus que la capacité de production des différents projets actuellement développés sur la Grande Île. Cela renforcerait le statut de Madagascar comme l’un des plus importants fournisseurs de graphite en dehors de la Chine, aux côtés du Mozambique et bientôt de la Tanzanie.
« Ce partenariat souligne la confiance accordée à l’agrandissement de la mine de Molo de NextSource par l’une des principales institutions de financement du développement au monde. Avec le soutien de la SFI, nous sommes prêts à exploiter le vaste potentiel de Molo et à contribuer davantage au développement durable à long terme de Madagascar », a commenté Craig Scherba, PDG de la compagnie.
Dans son communiqué, NextSource précise que la SFI devrait se coordonner avec d’autres banques commerciales et institutions financières pour mobiliser les fonds. La facilité de crédit devrait fournir environ 50 % des coûts d’investissement du projet, estimés à 161,7 millions de dollars. Une due diligence avant la signature d’un accord définitif a déjà commencé et devrait être achevée au premier trimestre 2025.
Selon le dernier rapport en date de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le secteur extractif représente environ 5 % du PIB et 32 % des exportations à Madagascar. Les données de la Banque centrale indiquent que le graphite représentait seulement 1,1 % de la valeur des exportations malgaches totales en 2021. Cette part devrait augmenter, à mesure que des projets comme Molo sont développés pour satisfaire une demande mondiale en hausse pour ce produit essentiel aux batteries des véhicules électriques.
La rédaction