[CAVIE-ACCI] Diaka Sidibé, ministre du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises, a pris la tête du forum de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui s’est tenu à Kaloum le 30 mai 2024. Sa présence à cet événement important témoigne de l’engagement de la Guinée à promouvoir le commerce intra-africain et à tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf.
Dans son discours, le directeur du département commercial en charge des PMEs et du réseau des agences, Robert TEDOUNO, a estimé que la tenue d’un tel forum est d’autant plus justifiée et pressante qu’aujourd’hui les exportations intra-africaines représentent 16% du commerce extérieur des pays africains, contre 55% à destination de l’Asie, 49% vers l’Amérique du Nord et 63% envoyés dans l’union européenne.
Selon lui, il reste ainsi évident que les échanges commerciaux entre les pays africains sont très limités, et ce malgré les immenses potentialités dont dispose le continent.
Pour sa part, le directeur général d’Ecobank Guinée, Bah Diawadou a vanté la portée de la plateforme informatique dénommée Ecobank Trade Single Market» gratuite, sécurisée, facile d’accès et d’exploitation, visant à mettre en relation les acteurs économiques à travers l’Afrique à l’effet de promouvoir et de booster le commerce intra-africain.
« L’enjeu même c’est l’essence de la croissance économique en Afrique et le développement durable. Vous savez Ecobank est né de la volonté des chambres de commerce de la zone UEMOA de faciliter les opérations économiques entre opérateurs au sein de cette zone. Naturellement notre ADN est de pouvoir faciliter l’intégration économique, la banque a été bâti, nous avons une couverture de 33 pays en Afrique mais il ne suffisait pas seulement de créer 33 filiales. Il faut pouvoir faciliter les opérations entre opérateurs économiques au sein du continent. C’est pourquoi nous avons créé une plateforme unique, ouverte et disponible, en Afrique. La beauté de cette plate-forme, elle permet aux importateurs et aux exportateurs, en se connectant gratuitement, de voir tous les autres opérateurs économiques qui produisent ou qui fournissent des besoins. Il ne s’agit pas seulement de financer les opérateurs, mais de les ouvrir de nouveaux marchés », dira-t-il.
La Ministre du commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises Diaka Sidibé, a fait savoir que selon la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), la mise en œuvre de la ZLECAF permettra, à l’horizon 2035, d’augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars US, soit une progression de 7%, d’accroître les exportations africaines de 560 milliards de dollars US principalement dans le secteur manufacturier.
« Ce forum économique suscite de l’espoir, soulève des interrogations et entretien des craintes qui doivent être dépassées, permettant ainsi d’aller vers la transformation des perspectives en des actions concrètes et mutuellement bénéfiques. Vous conviendrez avec moi que la co-organisation du forum sur la promotion du commerce intra-africain initié par le Groupe ECOBANK et le Ministère en charge du Commerce à travers le Service des Déclarations Descriptives d’Importation et des Déclarations Descriptives d’Exportation (DDI-DDE) aboutira à la création d’une plateforme permettant ainsi au commerce de l’Afrique de se développer, ce qui me comble de joie. Mon enthousiasme est d’autant plus grand sachant que la démarche est d’abord une initiative du secteur privée Guinéen, preuve de l’importance connue et soutenue du processus de la ZLECAF par nos opérateurs économiques. Ce qui démontre à plus d’un titre les immenses opportunités qu’elle pourra ouvrir, conscient du besoin d’avoir un examen exploratoire des acteurs, des rôles et de facteurs de succès qui pourraient porter leurs projets. Les phénomènes climatiques extrêmes, les défis liés à la paix et à la sécurité, ainsi que l’accélération de l’émergence de zoonoses hautement infectieuses ainsi que leur impact sur notre santé et nos tissus productifs rappellent la fragilité des acquis en matière de développement économique la nécessité de poursuivre les efforts de lutte contre la pauvreté et ses déterminants, ainsi que l’exigence de coopération pour renforcer la résilience de nos économies. La Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) constitue ce trait d’union ambitieux entre l’inévitable poursuite des efforts pour faire reculer la pauvreté qui, hélas, s’élargit ou persiste en Afrique sub- saharienne et ailleurs, et la coopération sans laquelle le retard accumulé par nos économies et leur étroitesse rendraient improbables tout espoir de rattrapage rapide. La Zone de libre-échange continentale (ZLECAF) instituée en mars 2018, lors du 10 ème Sommet extraordinaire de l’Union africaine, est entrée en vigueur le 30 mai 2019, après la ratification de son accord de création par 22 Etats membres. Elle constitue la plus grande zone de libre-échange au monde qui relie 54 pays, forme un marché de 1,3 milliard de personnes, avec un PIB évalué à USD 3,4 billions. En résolvant la problématique de la segmentation des marchés du continent, elle offre une opportunité unique d’intégration des économies de la région de manière compétitive dans l’économie mondiale, tout en accélérant la croissance, la réduction de la pauvreté et la promotion de l’inclusion. Laissez-moi vous rappeler, que selon la Banque Mondiale (Etudes 2020) la mise en œuvre de la ZLECAF permettra, à l’horizon 2035, d’augmenter les revenus de l’Afrique de USD 450 milliards, soit une progression de 7%, d’accroître les exportations africaines de USD 560 milliards, principalement dans le secteur manufacturier, favorable à l’augmentation du commerce interafricain, qui à 15%, reste inférieure à la moitié de celui des autres régions économiques. La ZLECAF contribuerait à l’accroissement du commerce interafricain de 29% et à l’augmentation des salaires d’au moins 9,8%. Elle soutiendra ainsi la sortie de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, d’environ 68 millions de personnes de la pauvreté modérée, de même qu’elle réduira les écarts de salaire entre les genres, grâce à une augmentation de 10% des salaires des personnes qui ont un faible niveau de qualification. Les statistiques susmentionnées n’ont pas suffit cependant pour que la ZLECAF soit attractive pour la majorité de nos opérateurs économiques et nos populations. Les difficultés observées lors des négociations et la réticence des Etats, à l’initiative de leurs secteurs privés, ont souligné de véritables craintes dont les racines proviennent de la nature technique de l’accord, de la faiblesse de la communication sur le sujet en interne et des inquiétudes liées aux coûts de transition pour les Etats et les acteurs économiques des pays membres », a-t-elle indiqué.
Au cours des échanges, une présentation a été faite sur le fonctionnement d’Ecobank et sa vision.
La Rédaction