Intelligence stratégique : note de synthèse sur l’Alliance des États du Sahel

You are currently viewing Intelligence stratégique : note de synthèse sur l’Alliance des États du Sahel

[ACCI-CAVIE] Pacte de défense mutuelle et de coopération régionale, l’Alliance des États du Sahel (AES) été créée le 16 septembre 2023 entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Saluée par certains comme une initiative prometteuse et critiquée par d’autres quant à sa viabilité, qu’en est-il exactement ? Note de synthèse du CAVIE.

Les trois objectifs majeurs de l’AES

Le premier objectif de l’AES est clairement l’émancipation de la CEDEAO. L’alliance est le manifeste d’une ferme volonté des Etats signataires de s’affranchir de la tutelle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la gestion des crises politiques, monétaires et sécuritaires de la sous-région.

Le second objectif majeur de l’AES est la lutte contre le terrorisme et les groupes armés. L’alliance entend mutualiser les efforts pour contrer, voire annihiler, la menace terroriste qui sévit dans la région du Sahel depuis plus d’une décennie.

Le troisième objectif majeur de l’AES est la stabilisation et le développement économique et social du Sahel pour un bien-être durable des populations.

Les trois axes de fonctionnement de l’AES

Le premier axe est la force militaire commune. L’alliance prévoit, en effet, la création d’une force militaire commune pour mener des opérations conjointes contre les groupes terroristes qui opèrent depuis plusieurs années dans le Sahel.

Le second axe est l’intelligence sécuritaire. Les pays membres de l’AES s’engagent à partager du renseignement et à coordonner leurs actions en matière de sécurité.

Le troisième axe est la coopération économique et sociale. L’alliance entend s’investir dans des projets de développement économique et social, notamment dans les domaines clés de la santé, de l’agriculture, de l’éducation et de l’environnement.

Les trois principaux challenges de l’AES

Le premier défi est la stabilité politique dans les trois pays membres. Malgré le soutien populaire dont ils jouissent, les régimes impliqués sont soumis à une vigilance extrême.

Le second défi réside dans les financements nécessaires à la mise en œuvre des programmes et projets. Les ressources existent et nécessitent un déclic pour adhérer.

Le troisième défi tient dans le trio de coordination efficace des actions des différents acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme et le développement du Sahel.

En guise de conclusion…

L’AES propose un schéma inédit dans la géopolitique africaine. Elle a le potentiel idéologique et politique pour jouer un rôle important dans la stabilisation et le développement du Sahel, mais elle devra faire preuve d’efficacité et de cohésion pour atteindre ses objectifs. C’est un enjeu de leadership sans précédent en Afrique.

La Rédaction