[ACCI-CAVIE] L’Union africaine (UA) a récemment dévoilé sa stratégie pour l’intelligence artificielle (IA) en Afrique, abordant des enjeux cruciaux tels que la formation, l’accès aux données pour les supercalculateurs, et la protection des données personnelles. La question centrale est : comment le continent peut-il renforcer sa souveraineté technologique ?
Compétences en intelligence artificielle
La souveraineté commence par le développement des compétences dans le domaine de l’IA. Hichem Turki, directeur d’un technopark à Sousse, souligne que 500 étudiants sont formés cette année aux technologies de Nvidia, avec une prévision de 2 000 pour l’année suivante. Il insiste sur la nécessité de préparer des talents capables de créer des solutions d’IA plutôt que de rester simples consommateurs. Pour cela, des investissements dans les supercalculateurs et les centres de données sont essentiels afin de garantir la souveraineté des informations nationales.
Infrastructures et défis énergétiques
Actuellement, l’Afrique ne dispose que de 80 centres de données sur les 5 000 existants dans le monde. Des pays comme la Côte d’Ivoire visent à augmenter ce nombre. Cependant, Luc Missidimbazi, président d’une plateforme technologique en Afrique centrale, avec en garde : sans une résolution des problèmes d’énergie, les coûts d’exploitation des centres de données resteront prohibitifs, forçant ainsi une dépendance à l’étranger pour le stockage des données.
Sécurisation des données africaines
La sécurisation des données est une priorité majeure. Un conseiller du Premier ministre du Congo-Brazzaville insiste sur l’importance de l’authentification et de l’identification pour gérer efficacement l’écosystème numérique. Cela nécessite des technologies avancées et un cryptage solide, ce qui n’est pas encore généralisé dans plusieurs pays africains.
Protection des données personnelles
Meshia Cédric Oveneke, co-fondateur d’une entreprise au Kenya spécialisée dans la reconnaissance faciale, souligne que la protection des données est intégrée dans leurs processus. Leur approche évite le stockage cloud en raison d’infrastructures insuffisantes. Bien que plusieurs pays aient adopté des lois sur la protection des données personnelles, leur mise en œuvre reste insuffisante à cause du manque de formation adéquate au sein des administrations.
En somme, pour gagner en souveraineté sur les technologies et les données, l’Afrique doit investir dans la formation, développer ses infrastructures numériques et assurer une protection efficace des données personnelles.
La Rédaction