Othmane Krari : « la francophonie a un besoin urgent d’exemples de réussite »

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[ACCI-CAVIE] La Francophonie, en Afrique en particulier, passe par une période de remise en question des modèles existants. Les chamboulements politiques récents au Sahel (Mali, Burkina, Niger) ont conduit à une remise en question de l’héritage colonial dont fait partie la langue.

En Afrique du Nord, le Maroc avance vers la généralisation de l’anglais dans le système éducatif d’ici 2025 quand, fait inédit, le ministre marocain de l’investissement a, en février 2023, prononcé son discours à la réunion ministérielle de l’OCDE en anglais. L’Algérie, 3ème plus important pays francophone au monde avec 15 millions de locuteurs, n’est de son côté pas membre de l’OIF.

Cette dynamique menace la pérennité de l’espace francophone qui a urgemment besoin d’exemples de réussite et de percevoir les avantages que peut lui apporter la Francophonie pour le préserver. Dans ce contexte il est indispensable pour la Francophonie, qui pèse pour 16% du PIB mondial et 20% du commerce mondial de marchandises[1] de relever les défis actuels pour pouvoir concrétiser son potentiel anticipé dans les années à venir.

La question de rétention des investissements est particulièrement pertinente à la lumière des données de la banque mondiale qui démontrent que le flux entrant d’Investissements directs à l’étranger (IDE) a baissé au niveau mondial en 2022 de 20% à 1.7 trillions de dollars. Cette dynamique est notamment une résultante de la crise Covid qui a poussé à une refonte des chaines de valeurs et une relocalisation des investissements pour limiter les dépendances externes des nations.

Dans ce contexte, le premier enjeu pour les territoires francophones est la rétention des investissements qui passe par la construction de liens de confiance avec les investisseurs. C’est là le premier périmètre dans lequel la Francophonie représente un atout pour les membres de l’espace. Le partage d’une langue est un facilitateur de confiance dans la mesure où les documentations juridiques, économiques sont plus accessibles. Il est également plus simple pour les investisseurs de rester informés des développements politiques et réglementaires permettant une meilleure interaction public-privé et une meilleure adaptation au contexte local. Il apparait ainsi essentiel de stimuler la coopération économique entre pays de la Francophonie en valorisant la fluidité permise par l’héritage culturel commun.

C’est cette complémentarité et cette confiance qui doivent être représentés par les investissements intra-Francophonie. Ces derniers doivent servir d’illustration de réussite de la Francophonie, être inclusifs pour permettre aux citoyens de se sentir impliqués et bénéficiaires de cette création de richesse afin de démontrer de l’avantage apporté par la Francophonie pour la stimulation du développement.

Par Othmane Krari. Texte à lire en intégralité in « Doper la compétitivité des territoires francophones ». A commander ICI.